• http://www.ndf.fr/poing-de-vue/27-03-2014/laffront-republicain

    L’affront républicain

    L'affront républicainLes mots s’usent à force de trop servir. Le « Front républicain » est démonétisé, réduit à l’état de hochet un peu ridicule. Lancée par le PS, reprise par le centre toujours aussi à cours d’idées qui lui soient propres, acceptée par une partie de l’UMP, soumise aux modes et aux coteries, la formule s’épuise dans ses derniers et vains combats. On observera que l’UMP requinquée apparemment par l’effondrement de la gauche, le rejette désormais. Logique : elle n’en a plus besoin. La machine peut perdre quelques pièces. Elle en gagnera davantage. Au PS, au contraire, on s’y accroche avec désespoir. Sans la diabolisation du FN, ce dernier peut non seulement continuer sa progression dans les classes populaires, chez tous ceux que les socialistes ont délaissés depuis des années au profit des bobos, mais encore devenir un adversaire de premier plan plus redoutable que le cartel de carriéristes, l’Union pour Maintenir nos Places, avec laquelle on peut toujours s’entendre. Il est donc préférable, pour le PS, de voir un UMP élu plutôt qu’un FN. La difficulté encore mal perçue par les dirigeants de la gauche, c’est la double incompréhension des électeurs. Ceux-ci entendent un discours plus soucieux de leurs problèmes au FN qu’au PS : chômage, logement, insécurité, immigration, et il n’y a pas dans le fonctionnement de ce parti et dans son expression de dérapage qui justifie sa mise au ban de la République. Le « ni-ni » de l’UMP est plus prudent. Il s’agit de ne pas trop vexer les électeurs qui au 2e tour auraient l’idée de se recentrer, mais il faut aussi couper les ailes d’un concurrent dangereux qui pourrait, si le rapprochement se faisait, bénéficier du transfert de tous ceux qu’exaspèrent l’inefficacité, le désert intellectuel et l’arrivisme forcené qui règnent dans un parti qui a trahi totalement l’esprit de la Ve République et de son fondateur. A Villeneuve Saint-Georges, le candidat de droite soutenu par l’UMP fait alliance avec le FN. Sa justification est claire : pourquoi deux listes qui ont une vision identique de l’avenir de la cité ne fusionneraient-elles pas ? L’idéologie n’a guère sa place dans une gestion municipale. L’UMP l’abandonne mais le cherchera à nouveau s’il est élu. C’est une firme soucieuse de ses intérêts électoraux qui agit de la sorte. Si elle faisait encore de la politique, elle devrait, comme la majorité de ses sympathisants, penser qu’il y a plus d’idées communes entre les électeurs du FN et ceux de l’UMP qu’entre ces derniers et les dirigeants du PS dont tout les sépare.

    Le « Front Républicain » n’est pas un front mais un affront. C’est un affront du PS à ses électeurs à qui on demande de voter pour ceux qu’ils combattent depuis toujours et qu’on accuse régulièrement de lepénisation rampante. On ne peut dire plus clairement aux gens qu’on les prend pour des idiots. C’est aussi une insulte à l’intelligence des Français. La République à toutes les sauces a perdu toute saveur. Elle ne saurait être la propriété d’un parti. Elle ne saurait exclure près d’un Français sur cinq qui vote pour un parti qui ne menace en rien ses institutions, ni même ne remet en cause les valeurs qui lui sont les plus chères. La préférence nationale est plus républicaine que la préférence étrangère. Dans une République, ne votent que les citoyens, ceux qui appartiennent à la Cité, c’est-à-dire à la Nation, laquelle n’est pas un gros mot. Une République, qui est une démocratie, a non seulement le droit, mais  le devoir d’être sévère avec les délinquants, les vrais, ceux qui s’attaquent aux personnes et à leurs biens, aux lois qui les protègent, pas ceux que révolte l’idéologie dominante.

    Les tractations et les ententes entre les deux tours ressemblent aux bruits de vaisselle et aux relents qui en provenance de la cuisine gênent les clients d’un mauvais restaurant. Ceux-ci devraient quitter la table ou refuser une addition injustifiée. Il est clair que le petit monde politique de plus en plus constitué de gens incapables de faire autre chose s’accroche à ses places, à des pouvoirs dont il n’a usé, à droite comme à gauche, que pour conduire la France là où elle est. Un affront, ça se relève, et c’est justement ce dont la France a besoin.

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  • http://voixdupeuple.wordpress.com/2014/03/21/un-camion-pas-comme-les-autres/

    Un camion pas comme les autres

    Vidéo sur un camion qui circulait autour de Paris et comportait un message un peu spécial. Je vous laisse juger du déploiement policier et le comparer au même déploiement pour certains actes de délinquance, à méditer également:

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  • A quand la vraie démocratie.

    http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2014/03/le-ps-nest-pas-qualifie-pour-f.html

    Le PS, non qualifié pour faire la morale au FN

     

    "François Hollande a pris la mesure de la situation", a tenté de rassurer, ce mercredi matin, le président (PS) du Sénat, Jean-Pierre Bel. Or tout démontre le contraire. Il suffit d’observer la gauche sermonneuse poursuivre son prêchi-prêcha sur le FN "antirépublicain". Il n’est pas de meilleure manière, pour soutenir la dynamique de ce parti, que de l’ostraciser toujours davantage, au prix de clichés éculés. De ce point de vue, le Front républicain, que le PS a réussi à imposer cahin-caha pour le second tour, risque d’être une incitation supplémentaire, pour des esprits révoltés, à soutenir le mouton noir. En effet, il est peu probable que les mots d’ordre des appareils politiques impressionnent encore un électorat qui vient de montrer, au contraire, le mépris qu’il éprouve pour les partis traditionnels et pour les professionnels de la politique. Le PS reste, dans ses maladresses renouvelées face au FN, le meilleur promoteur de ce dernier. Il prend le risque d’une humiliation encore plus grande dimanche soir car il n’est plus qualifié pour lui faire la leçon. D’autant que l’électorat de la "diversité", qui avait contribué à élire Hollande en 2012, lui a fait faux bond dimanche dernier. En fait, rien ne justifie plus le complexe de supériorité du PS vis-à-vis du parti de Marine Le Pen, à partir du moment où les électeurs font le choix de faire confiance à ce "tiers exclu de la vie politique", pour reprendre l’expression du politologue Jean-Yves Camus, lue ce matin dans L’Humanité.
     
     Entendre les responsables du PS revendiquer une autorité morale sur le FN est ridicule. Non, rien ne distingue plus le PS du FN, sinon évidemment leurs convictions. Dans le flot d’arguments destinés à faire comprendre que l’intrus ne serait pas républicain, les commentateurs citent le plus souvent son désir de sortir de l’euro, sa volonté de réformer le droit du sol, sa défense de l’identité française. Ce ne sont pas là, certes, les choix de la gauche. Mais où est-il écrit qu’elle serait la seule dépositaire des valeurs autorisées ? De son côté, François Léotard a rappelé, mardi, les "racines fascisantes" de l’extrême droite. A ce jeu, pourquoi taire l’effrayant passé du Parti communiste qui pactise avec le PS ? Et pourquoi passer sous silence l’antisémitisme qui s’exprime à l’extrême gauche ? Vendredi, une dizaine d’Israéliens francophones venus dialoguer avec des étudiants de Paris–VIII Vincennes ont été violemment pris à partie par des militants du collectif Palestine. Le temps est venu de juger le FN sur ses actes et non plus sur ses arrière-pensées. Pour ma part, je trouve son programme économique délirant ; la droite libérale ne peut que le combattre. Mais rien ne justifie d’imposer des exclusions "républicaines" quand il s’agit pour lui de défendre l’Etat-nation, la laïcité, la citoyenneté, la liberté d’expression : autant de valeurs délaissées par le PS arrogant et la droite oublieuse.

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  • http://h16free.com/2014/03/19/29714-linformatique-de-letat-et-le-syndrome-de-lidiot-savant

    L’informatique de l’État et le syndrome de l’idiot savant

    Lorsque l’État se mêle de faire de l’informatique, ce n’est généralement pas bon signe. Et récemment, les révélations d’Edward Snowden ont amené leur lot de stupéfiantes découvertes, comme le fait que la NSA envisage d’infecter des millions de machines avec des virus sophistiqués. Le monde a lentement fini par prendre conscience de l’ampleur des moyens mis en place pour l’espionner, plaçant chaque citoyen devant ses responsabilités d’électeur qui, à force d’avoir choisi une sécurité de plus en plus débridée, se retrouve dans une jolie cage dorée scrutée par des milliers d’invasives caméras.

    Heureusement, ce tableau par nature orwellien n’est pas totalement noir. Il subsiste de forts espoirs que la puissance de calcul mise à disposition des États ne soit pas suffisamment bien employée, ou que, comme à leur habitude, les États se prennent les pieds dans le tapis et se gamellent mollement sous les applaudissements.

    Optimiste, moi ?

    Certainement un peu, mais parier sur une contre-performance des États en général et de l’État français en particulier n’est pas une prise de risque très élevée en réalité. Et en ce qui concerne l’informatique, on a tout de même quelques pistes sérieuses de la direction générale prise par les autorités françaises, ainsi qu’un historique déjà étoffé des magnifiques plantages qu’ils nous ont offerts (avec nos sous). Je passerais pudiquement sur le cas épineux de Bull qui constituerait sans problème le sujet de plusieurs billets, ne serait-ce que par sa gestion consternante du progiciel étatique Chorus, qui a explosé en vol en juin dernier suite à un enchaînement ridicule de circonstances et n’a pu être remis en service que plusieurs jours plus tard là où, vu le niveau de criticité du progiciel, on se serait attendu à avoir des installations un tantinet plus résilientes. Ceci posé, je m’attarderai plutôt sur quelques récentes affaires qui montrent toute l’ampleur de l’incompétence étatique dans le domaine.

    Bien sûr, il y a eu Louvois.

    epic failLouvois, c’est ce gros, cet énorme, cet hippopogiciel de gestion de la solde des militaires français dont la facture totale, impossible à calculer complètement, dépasse largement les 400 millions d’euros. En substance, le coût initial, de 7 millions d’euros, n’aura pas suffi à sécuriser un développement harmonieux de l’engin, qui aura assez rapidement commencé à merdouiller avec brio sur des centaines de milliers de soldes, entraînant un pataquès mémorable dont les coûts de gestion sont venus s’additionner au dérapage déjà massif du développement et de la correction du programme informatique. Bien sûr, on pourrait largement attaquer le prestataire de service qui a développé une telle immondice, et traîner son nom dans la boue en notant qu’un tel plantage n’était pas digne d’une grande société de services informatiques. Certes. Je mâtinerai cependant cette critique en notant que travailler dans un environnement comme celui de l’armée, où les généraux et les services se tirent généreusement dans les pattes (peut-être à défaut d’avoir un ennemi commun clairement identifié ?) et où quelle que soit la solution retenue, son analyse et sa mise en application relève bien plus de la politique, de la diplomatie et de la gestion d’hommes parfois très bornés plus que de la simple gestion de projets informatiques.

    Autrement dit, ce magnifique plantage informatique en dit certainement bien plus long sur la capacité de l’armée française à se moderniser que sur la capacité du prestataire à fournir un programme idoine. La leçon aura donc coûté plus de 450 millions d’euros au contribuable français (qu’il remboursera en PV routiers, en fiscalité explosive et autres taxes rigolotes, ne vous inquiétez pas).

    Du reste, on retrouve sensiblement le même problème dans une autre administration, avec un autre programme informatique, ce qui continue à prouver que l’informatique et l’administration étatique, ce n’est pas vraiment ça : alors que Louvois est en analyse post-mortem, le gouvernement a choisi d’abandonner le logiciel de paye des fonctionnaires destiné à centraliser les salaires de toute l’administration française. Le gouvernement, après avoir lancé un audit pour évaluer l’état d’avancement du projet, a décidé d’arrêter les frais, dont le total avoisinait les 290 millions d’euros. Joli fail.

    epic cat fail

    Pour le moment, ces deux petits projets, normalement conçus dans le cadre de la modernisation des infrastructures des administrations françaises (militaires et publiques) ont coûté la bagatelle de 750 millions d’euros, qui ont donc été brûlés en pure perte ou quasiment. Mais tout ceci n’est finalement qu’une de ces péripéties habituelles qui font le charme tout particulier de la vie en France. Après tout, d’autres administrations dans d’autres pays offrent aussi un spectacle pathétique d’implémentation informatique farfelue. La mise en place de l’Obamacare est un vrai poème à ce titre.

    On pourrait donc croire que tout ceci n’est que, comme le disent justement les Américain, « business as usual ». Il n’en est rien : on peut toujours faire plus fort, plus rigolo, plus périplaquiste que ça encore et pour cela, il suffit de faire intervenir nos fiers branquignoles maroquinés, Fleur Pellerin ou Arnaud Montebourg par exemple. Et rien de tel qu’une grosse acquisition capitalistique pour pimenter un peu l’action, comme c’est actuellement le cas avec Vivendi qui tente de se débarrasser de SFR.

    Bouygues et Numéricable se sont portés acquéreur, et immédiatement, Montebourg s’est montré particulièrement favorable au rachat de SFR par Bouygues et l’a bruyamment fait savoir au point de diffuser sur les ondes des informations boursières jusqu’alors confidentielles. Nous sommes en France, tout ceci n’est pas louche, tout ceci est normal et le ministre n’aura pas à répondre du yoyo boursier des cours de Free, SFR et Bouygues à la suite de son intervention. Manque de pot ou talent naturel de Montebourg pour choisir systématiquement le mauvais cheval, c’est bel et bien Numéricable qui est finalement choisi. Pour Montebourg, c’est donc un fail.

    loup qui court et paf le loup FAIL

    Or, comme le fait judicieusement remarquer Bluetouff sur Reflets.info, parmi les entités contrôlées par SFR, on trouve Numergy dont j’avais déjà copieusement parlé ici même. Numergy, c’est ce « cloud » construit pour s’assurer que les données qui y sont stockées ne tombent pas dans le giron de l’une de ces abominables boîtes étrangères (américaine notamment). Numergy, c’est ce bricolage à base de copieuses subventions publiques, dans lequel on trouve SFR, l’inaltérable Caisse des Dépôts et Consignations, et … Bull, dont j’ai déjà parlé plus haut. Numergy, c’est la version « cloudàlafrançaise », avec tout ce qu’il faut de bon capitalisme de connivence pour réjouir les petits contribuables et les grandes entreprises d’État. Miam.

    Et Numergy, une fois le rachat par Numericable entériné, ce sera le cloud détenu par un câblo-opérateur luxembourgeois, le groupe américain Carlyle, et l’anglais Cinven. Du vrai bon cloud bien français, on le comprend. Cela sent le petit fail des familles.

    Shipment of fail !

    Mais comme je le notais en début d’article, il faut savoir rester optimiste et voir le bon côté de ces échecs répétés.

    De façon manifeste, l’État a toutes les peines du monde à gérer son informatique. Entre les contrats douteux d’infogérance qui se retournent contre lui, les projets pharaoniques dans leurs buts, babylonesques dans leurs budgets et micrométriques dans leurs résultats, on dispose maintenant d’un bon recul pour affirmer sans trop de risque que le merdoiement général qui entache déjà tous les domaines de la société civile dans lequel l’État met les doigts s’étend aussi dans l’informatique. Le plus beau, c’est que malgré ces échecs répétés, certains continuent toujours de placer dans l’État des espoirs aussi chimériques que coûteux.

    Et lorsqu’on nous dit que l’État est capable de tout écouter, tout espionner au moyen de ses oreilles toujours plus fines, toujours plus grandes et toujours plus précises, on peut aussi constater qu’il n’est même pas capable de développer ou faire construire un logiciel de gestion décent pour sa propre administration, là où, pourtant, des entreprises du privé employant des centaines de milliers de personnes (Walmart, Microsoft, IBM, etc…) ont montré qu’un tel défi est parfaitement relevable.

    À l’évidence, l’État est passé, depuis longtemps, en mode glouton. Il dévore nos finances, il prétend tout écouter, tout le temps, partout, mais il semble assez infoutu (au moins pour le moment) de savoir quoi faire avec ce qu’il récolte. C’est un idiot savant, c’est-à-dire qu’il dispose d’une mémoire prodigieuse, très profonde, mais extrêmement étroite qu’il lui est difficile de mettre en pratique.

    Et objectivement, tant mieux.

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  • http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2014/03/24/25001-20140324ARTFIG00006-hollande-critique-pour-etre-alle-voter-en-correze-en-falcon.php?google_editors_picks=true

    Hollande critiqué pour être allé voter en Corrèze en Falcon

     

    LE SCAN - Inscrit dans un bureau de vote de Corrèze, François Hollande a utilisé le jet présidentiel pour aller déposer son bulletin dans l'urne et rentrer à Paris.

     
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    Le voyage a coûté 9200 euros, selon une information transmise par l'Élysée au Parisien. Pour le premier tour des municipales, le président a utilisé le Falcon présidentiel pour se rendre dans son fief de Tulle, en Corrèze, pour voter et en revenir.

    Un voyage qui a suscité des critiques sur Twitter:

     
     

    Le président n'a pas respecté ce dimanche les positions qu'il a plusieurs fois exprimées en faveur des économies de moyens pour le fonctionnement de l'État. Au mois d'août 2012 François Hollande avait signifié dans les médias sa préférence pour le TGV lorsqu'il s'était rendu au fort de Brégançon. Le rail «correspond à mes principes», déclarait encore François Hollande qui voulait alors marquer son souci d'économie.

    Pour mémoire, au soir de son élection, le président s'était déjà vu reprocher d'avoir utilisé deux jets privés Falcon 900 B pour rentrer au plus vite de la Corrèze; un aller-retour alors évalué à 30.000 euros.

    L'utilisation des avions présidentiels provoque régulièrement des critiques sur le train de vie de l'Élysée. Par exemple, lors des obsèques de Nelson Mandela, François Hollande s'est vu reprocher de ne pas avoir accueilli Nicolas Sarkozy à bord de l'avion présidentiel.

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  • http://www.causeur.fr/olivier-py-fn-avignon,26790

    Avignon en rang d’oignons?

    Le directeur du festival veut fermer boutique en cas de victoire du FN

    olivier py fn

    Photo:Olivier Py

    Depuis dimanche soir, on ne danse plus sur le pont d’Avignon. Et pour cause. À rebours de tous les pronostics, le candidat FN à la mairie de la cité des papes, Philippe Lottiaux, est arrivé en tête, avec 29, 63% des voix, devançant la candidate socialiste Cécile Helle (29,54%) et l’UMP Bernard Chaussegros, successeur désigné de Marie-Josée Roig. Ici et là, les tractations ont déjà commencé et, une fois n’est pas coutume, l’épouvantail fringant de la bête immonde est ressorti, brandi par des candidats caparaçonnés des valeurs républicaines, prêt à tout pour éviter l’arrivée au siège de premier magistrat de la ville d’un élu bleu marine.

    Comme une écholalie, l’indignation culturelle a succédé à l’indignation politique. Interrogé hier matin sur France Info, le directeur du festival d’Avignon, Olivier Py, a prévenu : si le Front National l’emporte au second tour des municipales à Avignon, le festival n’aura « aucune autre solution » que de partir. Et le chevalier blanc de justifier ainsi sa position : « Je ne vois pas comment, d’ailleurs, le festival pourrait vivre, défendre ses idées qui sont des idées d’ouverture, d’accueil de l’autre. Je ne vois pas comment le festival pourrait vivre à Avignon avec une mairie Front national, ça me semble inimaginable. » Ce n’est pas la première fois que ce militant acharné monte au créneau. Que ce soit pendant la guerre en Bosnie où il avait tenu une grève de la faim pendant 28 jours ou à l’occasion du débat sur le mariage gay avec une tribune qui dénonçait « l’intolérable intolérance sexuelle de l’Eglise », Olivier Py rivalise désormais sans conteste avec une autre sommité en matière d’indignation, Jean-Michel Ribes.

    Dans ce gargarisme où se mêlent et s’entremêlent les sentiments mièvres d’une certaine élite sociale, on aimerait que chacun revienne à sa place et fasse le job. Que le politique cesse de faire du spectacle sans toutefois perdre le sens de la distance ritualisée et que le monde du spectacle cesse de faire de la politique. Faut-il rappeler que 59% des ressources  du festival IN proviennent de subsides publics ? Lorsque ces fonds ont été collectés, on ne se souciait guère de l’appartenance politique des créanciers ? Dans l’hypothèse où le Front National venait un jour à conquérir d’autres grandes villes, faudrait-il déménager le Louvre, le Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation lyonnais,  ou le château de la Buzine, le « Château de ma mère » si cher à Marcel Pagnol qui accueille désormais la Maison des cinématographie de la Méditerranée ?    

    Et pourquoi le festival d’Avignon devrait-il choisir son public ou sa mairie ? Les manifestations artistiques n’ont toujours existé que dans la confrontation, ne se sont réinventées que dans l’opposition. Ces événements be trouvent leur plénitude que dans une sorte de transcendance qui rassemble indifféremment les lecteurs de Céline, d’Aragon, de Mauriac, de Malraux. Que faut-il craindre ? Un maire crypto-fasciste qui viendrait enrayer le succès du festival ? Des habitants d’un genre nouveau qui refuseraient de contribuer au succès de la prochaine édition ? Soyons sérieux. À moins que ce festival ne soit devenu un nouveau lieu de l’entre-soi, un travers qu’avait dénoncé sans demi-mesure, il y a quelques mois, Fabrice Luchini en des termes pour le moins crus: « J’ai le sentiment que c’est désormais le lieu d’une secte qui rejette les grands textes. » ?

    On peut comprendre les craintes d’Olivier Py à propos du rapport que la droite entretient avec la culture. Si elle ne l’a pas lâchement abandonné, elle la méprise superbement,  comme en témoignent les dires de l’ancien président de la République à propos de la princesse de Clèves ou ceux de l’ancienne ministre de l’économie, Christine Lagarde, lorsqu’elle suggérait que pour agir, il fallait cesser de lire.  Sans doute le comédien se persuade-t-il qu’avec l’extrême droite, on irait au-devant du pire. Mais si tel était le cas, qu’il reste alors ! Et qu’il participe à ce que Malraux voyait comme un moyen d’être moins esclave pour l’homme : la culture comme résurrection de la noblesse du monde. 

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  • http://www.bvoltaire.fr/nicolasgauthier/fn-le-pari-reussi-de-marine-le-pen,54419

    FN : le pari réussi de Marine Le Pen

    mlp
     
    Marine Le Pen ? Certains la surnommaient « Loana », du temps de son ascension au sein du Front national.

    Marine Le Pen ? Certains la surnommaient « Loana », du temps de son ascension au sein du Front national. Logique, une blonde… Fausse ou authentique ? Ça n’a pas été jusque-là ; quoique… Elle portait des jeans, fumait cigarette sur cigarette et ne dédaignait pas fréquenter les boîtes de nuit. Était même divorcée…

    Bref, l’épouvante pour ceux qui entendaient demeurer les maîtres du temple lepéniste et de ses fondamentaux, qui l’écrivaient dans leurs follicules et le répétaient dans quelques radios. Au même moment, Jean-Marie Le Pen assurait à votre serviteur, dans les colonnes de l’hebdomadaire Minute, que le seul « fondamental » du FN se résumait à « l’amour de la France » et que l’ultime gardien des « fondamentaux » en question demeurait « lui » et personne d’autre.

    Depuis, la plupart des trublions en question sont partis, d’eux-mêmes ou virés à grands coups de latte dans le train. Pour occuper leur temps libre, ils ont fondé des groupuscules aux noms étranges et aux consonances informatiques. Logique. Après le MoDem, le PDF… En attendant XPress et Photoshop ?

    Bref, souvent avec l’aide de son père – et peut-être parfois contre ses conseils –, Marine Le Pen a coupé les ponts entre le Front national et l’extrême droite. Là au moins, entre père et fille, le nœud gordien aura-t-il été tranché. D’ailleurs, qu’est-ce que cette fameuse « extrême droite » ? Quoi de commun entre un Bernard Antony et un Alain de Benoist, mis dans le même mot-valise, mais que tant de galaxies séparent, au même titre qu’un philosophe ou un comique troupier ? Cette « extrême droite », pour reprendre les propres mots de Simone Veil, en 1979, ne pèse et n’a jamais pesé que « 1 % des suffrages ». Ceux du FN, de 1984 – explosion aux européennes – jusqu’aujourd’hui, c’est une autre affaire… Le peuple des militants n’est pas celui des électeurs.

    D’ailleurs, dans le Front national d’origine cohabitaient tant de représentants issus des formations les plus diverses… Gaullistes contrariés… Anciens de la Résistance comme de la Collaboration… Vétérans de l’Algérie française, mais aussi de ceux qui, en loucedé, penchaient plutôt pour le FLN. Cela avait du sens à l’époque, les survivants de cette période étant toujours vivants. Mais aujourd’hui ?

    Aujourd’hui – désolé de le dire, au risque de froisser les anciens –, les jeunes s’en foutent un peu, du passé des anciens, et il est délicat de leur donner tort.

    Résultat : au congrès de Tours, en 2011, lorsque la fille succéda au père, il était assez intéressant d’entendre de près les discours des deux compétiteurs, Bruno Gollnisch et Marine Le Pen. Le premier n’eut de cesse d’en appeler à l’histoire et à nos morts glorieux, ceux du 6 février 1934, d’Indochine et d’Algérie – j’en oublie sûrement sur la liste, entre Chouans et Confédérés. La seconde, en revanche, concéda une seule référence historique : celle de la Résistance. De toutes les résistances ? Oui, à l’évidence : c’était manifestement en filigrane…

    Après, on pourra gloser à foison sur ce FN 2.0. Assurer qu’il s’est éloigné ou aura négligé ces très flous « fondamentaux » évoqués ci-avant.

    Il n’empêche que les électeurs ont tranché. Ces derniers peuvent plébisciter un FN de gauche au nord de la France, un FN de droite en son sud. « Ni droite ni gauche, Français ! », écrivait Samuel Maréchal, ancien patron du Front national de la jeunesse, dans un essai publié à la fin du siècle dernier et que Marine Le Pen a bien dû lire à l’époque…

    D’où ce néo-FN, à la fois de droite et de gauche, tel qu’incarné par Marine Le Pen et les jeunes pousses ayant accompagné son indéniable succès de ce dimanche dernier.

    Quant à cette fameuse « extrême droite », nul doute qu’elle ne continue longtemps à chérir ce « 1 % » que lui allouait, assez généreusement, notre chère Simone Veil.

    C’est à croire, et nous n’avons pas fini d’en débattre.

     
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  • http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/manuel-valls-gardez-donc-vos-lecons-de-morale,54416

    Manuel Valls, gardez donc vos leçons de morale !

    manolo-valls
    Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a décidé de reprendre vertement un pompier qui refusait de lui serrer la main.

    Anticipant probablement la sévère déconvenue électorale du premier tour des élections municipales, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a décidé de reprendre vertement un pompier qui refusait de lui serrer la main à Grenoble. Le ton de l’échange fut houleux et caractéristique de la nature rigide du pouvoir socialiste depuis deux ans. Sourds aux cris du peuple, enfermés dans une tour d’ivoire, les gouvernants répondent de plus en plus abruptement aux critiques qui leur sont formulées.

    Quand le jeune pompier a refusé de saluer le ministre, celui-ci lui a répliqué à sa façon toujours autoritaire : « Quand on refuse de serrer la main à une personne, c’est qu’on a perdu ses valeurs. […] Il y a une hiérarchie chez les sapeurs-pompiers, et vous devez la respecter ! Et si je viens ici pour dialoguer avec des sapeurs-pompiers, ce n’est pas pour qu’on refuse de me tenir la main… de me serrer la main. » Cette réaction épidermique témoigne de la grande fébrilité actuelle du gouvernement ; pris au piège d’un calamiteux bilan politique, Manuel Valls se dévoile en autocrate vexé. Ce n’est pas courtois pour ce pompier, de refuser de serrer la main du ministre, mais nous sommes en démocratie et sa réaction peut être analysée comme une objection de conscience, lancée en réaction à un pouvoir qu’il juge certainement indigne. En effet, les corps constitués sont abandonnés à la violence des rues, et n’ont pas les moyens d’exercer correctement les fonctions auxquelles ils sont assignés.

    Manuel Valls en appelle au respect des « valeurs », de la « hiérarchie », quand lui même et son parti n’ont pour seul programme que d’empêcher le Front national d’accéder à des mairies. C’est-à-dire de refuser au peuple de France sa libre détermination politique. Leurs fidèles serviteurs s’ajoutent dans cette lutte, qu’ils souhaiteraient symbolique d’un affrontement quasi biblique, opposant le « bien socialiste » au « mal populaire ».

    On peut citer, par exemple, le cas du directeur du Festival d’Avignon, monsieur Olivier Py, qui a déclaré que si le candidat du Front national devenait maire d’Avignon, il ferait déménager son festival annuel. Du chantage et un profond dégoût du peuple. Car, en creux, se fait jour le discours qui voudrait que les électeurs du Front national et leurs représentants ne soient que des semi-débiles effrayés par la culture !

    Le mépris de ce sapeur-pompier n’est qu’une réponse à ce constant mépris de classe qu’affichent ostensiblement les bobocrates socialistes. Tout infatués de leur pouvoir, de leur supposée supériorité morale, de leurs abstraites valeurs, ou de cette « culture » qu’ils pensent être leur monopole. Les tensions n’iront qu’en s’intensifiant tant que Manuel Valls et les siens répondront aux attentes légitimes des Français par des leçons de morale vides de sens. Et moi-même, si l’occasion m’en était donnée, je refuserais pareillement de serrer la main du ministre, en préférant le mot de Cambronne : « Merde » !

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