• Ayrault, le grand oral démagoguique de gauche!

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    Discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault : Promesses électorales 1 - Réalité des finances publiques 0

    Le Premier ministre a prononcé mardi à l'Assemblée nationale son discours de politique générale. Un grand oral durant lequel le chef du gouvernement a précisé comment seront tenus les engagements de campagne de François Hollande, sur fond de rigueur budgétaire. En l'état, rien ne permet toutefois de croire à l’objectif de retour à 3% de déficit public en 2013.

     

    Le problème de Jospin, c’est qu’il s’est entouré d’une cour qui lui cache la vérité, et ne lui dit que ce qu’il a envie d’entendre.». Il est assez curieux de voir qu’à peine arrivé à Matignon, Jean-Marc Ayrault a sombré dans ce même travers que regrettait auprès de ses élèves à l'ENA un préfet très impliqué au Parti socialiste au début des années 2000. Le Premier ministre de François Hollande a ainsi décidé d’occulter toutes les voix qui lui parlent d’une France qu’il ne veut pas voir.

    Ce qui intéressait les Français au fond, dans la déclaration de politique générale, était de savoir comment le gouvernement allait concilier les promesses du candidat François Hollande avec la réalité des finances publiques. D’un côté, 60 000 enseignants nouveaux, 12 000 policiers, et des trains de mesures dépensières qui coûteront au contribuable. De l’autre, près de 40 milliards à trouver hors dépenses nouvelles pour tenir l’objectif de retour à 3% de déficit public, auquel la France s’est engagée pour éviter de subir la spéculation sur sa dette.

    Pour mémoire, la masse salariale des fonctionnaires de l’État se monte chaque année à 80 milliards d’euros. Il faudrait donc licencier la moitié des fonctionnaires de l’État pour revenir à 3% de déficit. Un effort sans égal dans notre histoire, à peine imaginable.

    Ceux qui s’attendaient à une confrontation courageuse et raisonnable entre promesses électorales et réalité du pays ne sont pas seulement restés sur leur faim. Ils ont assisté au désolant spectacle d’un gouvernement psychotique, hypnotisé par ses souvenirs d’une France passée, voire dépassée, sans lien avec le réel.

    Jean-Marc Ayrault n’a d’ailleurs pas ménagé sa peine pour donner corps à ses souvenirs. Il a par exemple soutenu que la promotion sociale se fait par l’École. Mais il a oublié de préciser que cette affirmation était vraie en 1880, lorsque Jules Ferry a créé un enseignement laïque. Malheureusement, cela fait bientôt 30 ans que l’École de la République ne produit plus que sélection et ségrégation sociale.

    Faire croire que le recrutement de 60 000 enseignants est une réponse suffisante et efficace à cet enjeu relève évidemment de la démagogie. Pourtant, le Premier ministre n’a pas jugé utile d’annoncer plus que cela, si ce n’est une énième grande consultation sur l’école. Rappelons qu’un exercice de ce genre avait eu lieu il y a dix ans, et n’avait absolument rien changé au déclin imperturbable de notre Éducation nationale.

    Difficile donc de se réjouir qu’à un diagnostic dépassé seront proposées des solutions éculées. Pendant ce temps, l’École en France continue à diaboliser les méthodes contemporaines d’apprentissage : Internet, la pluridisciplinarité, la recherche personnelle, le partage collaboratif. Et le niveau moyen des élèves les plus défavorisés ne cesse de se dégrader.

    Dans ce déni de la réalité, dans cette étrange mélancolie d’un monde plus simple, plus binaire, où les problèmes semblaient trouver leur solution dans une augmentation des dépenses, notre morne Premier ministre est passé à côté de l’exercice démocratique que représente l’engagement de la responsabilité gouvernementale face à la représentation nationale, pourtant par avance acquise à sa cause.

    Ainsi, rien sur les 40 milliards à trouver, sauf la redite des annonces sur : « seuls les riches paieront », dont nous savons qu’elles ne rapporteront pas 10 milliards. Comment le comprendre ? Soit le gouvernement renonce à tenir l’objectif de 3% de déficit en 2013, mais à ce moment-là, nous avons bien droit à un débat sur le sujet. Soit le gouvernement dévoilera son jeu en loi de finances, à l’automne. Mais dans ces conditions, à quoi servait la déclaration de politique générale ? Soit le gouvernement va utiliser une stratégie de diversion, en nous parlant mariage homosexuel et acte II de l’exception culturelle, pendant que, par décret, au mépris de la démocratie, il sabrera dans les dépenses.

    Dans tous les cas, ceux qui piaffent d’impatience à voir la France rattraper son retard sur ses concurrents, notamment dans le domaine de l’innovation, de la constitution d’un tissu de PME compétitives, de la transmission des savoirs, auront le sentiment qu’une fois de plus, le pays a manqué son départ. Pour se bercer encore un peu, encore quelques semaines, d’illusions nauséabondes sur le retour impossible d’un passé révolu.

     

    « Les premières déceptions des français d'Hollande (les hausses d'impôts).La gauche généreuse avec notre argent. »
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