La loi sur le non-cumul des mandats n’est pas encore passée que déjà, les ténors socialistes déploient des trésors d’imagination pour y échapper. Mode d’emploi avec Aurélie Filippetti. 

Le 16 mai dernier, Jean-Marc Ayrault réduisait le salaire de ses ministres de 30%. Un geste symbolique en pleine crise qui laissait penser que le gouvernement prenait la mesure de l’exemplarité attendue et exigée par les Français. Deux mois après, force est de constater que certains se sont éloignés des consignes. Passons sur l’Elysée qui défend l’industrie française et fait ses courses en Espagne. Passons sur Cécile Duflot qui arrose de décorations ses alliés verts, franciliens ou les acteurs du logement. Passons sur les députés socialistes qui s’opposent, de concert avec leurs collègues de droite, à un contrôle accru de leurs dépenses.

Le Point nous offre cette semaine un nouvel exemple de l’exemplarité sélective de certains membres du gouvernement. Le magazine dévoile le tour de passe-passe d’Aurélie Filippetti en Moselle pour permettre aux socialistes de conserver tous leurs mandats. Reprenons : Aurélie Filippetti se présente aux cantonales de 2011 comme suppléante de Gérard Terrier, par ailleurs maire de Maizières-lès-Metz. Un an plus tard, aux législatives, le ticket s’inverse. Quand Aurélie Filippetti devient ministre de la Culture, Gérard Terrier se retrouve donc député. Il lui cède en retour son siège au Conseil Général. Ainsi, l’un comme l’autre échappent à la règle du non-cumul des mandats. L’exemplarité, c’est pour quand déjà ?