• L'Amérique pousse l'Europe à se séparer de la Russie économiquement pour mieux la soumettre!

    http://www.voltairenet.org/article182853.html

    Le « bouclier » de la nouvelle Guerre froide

    Washington utilise à son profit sa défaite ukrainienne : il tente de pousser les Européens à se couper économiquement de la Russie et, d’ores et déjà, il leur impose un développement de sa couverture missilistique. Pendant que les médias occidentaux se cristallisent sur la narration des événements par l’Otan (la prétendue « annexion militaire » de la Crimée), l’Alliance déploie discrètement son dispositif impérial.

    Visite éclair du vice-président Joe Biden en Pologne et en Estonie, pour assurer que, face à l’ « incursion militaire russe effrontée » en Ukraine —pays décidé à construire « un gouvernement au service du peuple » (garanti par les néonazis [1] arrivés au pouvoir par le coup d’État du nouveau Gladio [2])— les États-Unis réaffirment leur inébranlable engagement à se conformer à l’article 5 du Traité nord-atlantique pour la « défense collective ». Comme l’Ukraine est aujourd’hui de facto mais non officiellement membre de l’Otan, il y a toujours le « non-article 5 », qui engage les pays membres à « mener des opérations de riposte aux crises non prévues par l’article 5 ». Lancé avec la contribution du gouvernement D’Alema pendant la guerre de l’Otan contre la Yougoslavie en 1999, et appliqué aussi aux guerres contre l’Afghanistan, la Libye et la Syrie.

    Pour que « l’Otan émerge de cette crise plus forte que jamais », les États-Unis réaffirment leur engagement pour la « défense missilistique » de l’Europe. En corrélant la « défense missilistique » à la crise ukrainienne, Joe Biden découvre cependant son jeu. À Washington on avait toujours assuré que le « bouclier » étasunien en Europe n’est pas dirigé contre la Russie, mais contre la menace des missiles iraniens. À Moscou on l’a toujours considéré, par contre, comme une tentative de prendre un avantage stratégique décisif sur la Russie : les USA pourraient tenir celle-ci sous la menace d’une première frappe nucléaire, en se fiant à la capacité du « bouclier » de neutraliser les effets de représailles [3]. Le nouveau plan lancé par le président Obama prévoit, par rapport au précédent, un nombre plus important de missiles adossés au territoire russe. Comme ce sont les États-Unis qui les contrôlent, personne ne peut savoir si ce sont des intercepteurs ou des missiles nucléaires.

    Ayant refusé la proposition de cogérer avec la Russie le radar de Qabala en Azerbaïdjan, les États-Unis ont commencé à construire en Pologne le site où seront installés 24 missiles SM-3 du système Aegis. De plus le gouvernement polonais s’est engagé à dépenser plus de 30 milliards d’euros pour réaliser (avec des technologies étasuniennes) son propre « bouclier » à intégrer à celui des USA et de l’Otan. Et Joe Biden fait les louanges de la Pologne pour avoir pris à son compte « une partie de la charge financière, chose que tous les alliés devraient faire » (l’Italie est avertie). Un autre site de 24 missiles SM-3, en construction dans la base aérienne de Deveselu en Roumanie, deviendra opérationnel en 2015 et sera géré par 500 militaires étasuniens. Ces installations missilistiques sont intégrées par un radar super-puissant installé en Turquie et par des radars mobiles qui peuvent être rapidement déployés en « position avancée ».

    Le « bouclier » comprend aussi le déploiement en Méditerranée de navires de guerre dotés de radars Aegis et de missiles SM-3. Le premier, le torpilleur lance-missiles USS Donald Cook, est arrivé début février dans la base navale de Rota en Espagne, où vont être transférés 1 200 marins et 1 600 personnes de leurs familles. Il sera suivi par trois autres unités (USS Ross, USS Porter et USS Carney). Il est probable que leur nombre sera augmenté, puisque l’US Navy a déjà environ 30 navires de ce type. Ils patrouilleront continuellement en Méditerranée, prêts à tout moment à entrer en action, en menant en même temps —selon l’Otan— « toute la gamme d’opérations de sécurité maritime et de manœuvres bilatérales et multilatérales avec les marines alliées ». La marine espagnole dispose déjà de fait de quatre frégates dotées du système intégré de combat Aegis, qui les rend inter-opérationnelles avec les navires étasuniens. La même chose devra être faite avec les frégates Fremm de la marine militaire italienne. Un rôle d’importance croissante dans le « bouclier » sera joué par les commandements et par les bases des USA et de l’Otan en Italie : à Naples, où sont les quartiers généraux des forces navales étasuniennes et alliées, en Sicile où se trouvent la base aéronavale de Sigonella (qui assistera les unités Aegis en Méditerranée) et le Muos de Niscemi [4]pour les communications satellitaires à haute fréquence. Toutes les unités navales Aegis en Méditerranée, informe encore l’Otan, seront « sous commandement et contrôle USA ». Ceci signifie que la décision de lancer les missiles intercepteurs, ou présumés tels, sera de la compétence exclusive du Pentagone.

    Les USA, tandis qu’ils préparent le « bouclier », affûtent leur épée. Pour la crise ukrainienne, ils ont déployé 12 autres chasseurs-bombardiers F-16 en Pologne et 10 F-15 en Estonie, Lettonie et Lituanie. Ils pourront sous peu transporter les nouvelles bombes nucléaires B61-12 stockées en Europe (Italie comprise), utilisables comme bombes anti-bunker. Moscou est en train de prendre des contre-mesures, mais Washington encaisse un premier résultat : la tension plus forte en Europe permet aux USA d’accroître leur influence à l’égard des alliés européens.

    Grâce à l’article 5 ou au non-article 5.

    « Et si ce sont encore les mêmes qui dirigent, on sera comment dans 50 ans?Les ayatollah écologistes ont mis en place une écologie punitive et ineficace. »
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