• L’échec annoncé des politiques de relance

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    L’échec des politiques de relance

    Article de Johnny Munkhammar et Jacob Arfwedson
     L’échec des politiques de relance

    Les statistiques sont formelles : la croissance se poursuit dans les pays qui ont renoncé à accroître les dépenses publiques. Jacob Arfwedson, chercheur de l’IREF, résume un rapport récent de Johnny Munkhammar, ancien membre du Parlement suédois et auteur de « The End of Stimulus Policy » (American Enterprise Institute).

    La croissance économique plutôt que l’austérité ! C’est la rengaine des leaders politiques, de Barack Obama à François Hollande ces derniers temps. Leur solution pour obtenir la croissance consiste à laisser l’Etat diriger, en augmentant la dépense publique afin de stimuler l’activité.

    Or comment explique-t-on que des pays tels que l’Estonie (en partie), la Lettonie et la Lituanie (et dans une large mesure la Suède ou l’Allemagne) s’en sortent mieux que les pays ayant adopté la « stimulation », comme l’Espagne ou les Etats-Unis ?  

    La dette est le premier problème que pose cette politique. Selon une étude portant sur 44 pays, une nation ayant une dette dépassant 90 pour cent du PIB et qui emprunte davantage pour stimuler son économie, va créer des effets directement contreproductifs pour la croissance. La Grèce a depuis longtemps franchi cette limite, de même que l’Italie, le Japon et les Etats-Unis.

    Les pays de l’Union européenne qui ont augmenté les dépenses publiques depuis 10 ans, et en particulier pendant la crise financière, ont vu leur croissance baisser. Seuls trois pays de l’Union ont entrepris de baisser la dépense publique et en ont récolté les bienfaits, tels que la Suède dont le budget est désormais en équilibre et le taux de croissance deux fois plus élevé que la moyenne de l’Union européenne. La Lettonie, ayant subi le programme d’austérité le plus dur des 27 pays membres, bénéficie aujourd’hui du meilleur taux de croissance en Europe.

    Avec leur vaste programme de stimulation, les Etats-Unis illustrent plusieurs des inconvénients d’une politique keynésienne classique. L’augmentation des dépenses n’a pas été mise en œuvre en temps voulu, puisque la plus grande partie reste à dépenser malgré la reprise en vue. Le programme ne revêt pas davantage un caractère provisoire, puisqu’il a augmenté les dépenses publiques de 20 pour cent.

    Le "stimulus" réduit les dépenses privées et le secteur marchand

    L’office budgétaire du Congrès américain a vite fait de prévenir que le programme de stimulation du gouvernement fédéral ne ferait qu'augmenter les dépenses privées, ce qui entraîne un PIB futur plus faible qu’en l’absence d’une telle intervention massive.
    Plusieurs raisons expliquent pourquoi la dépense publique est antinomique à la croissance. Il s’agit au fond de la contradiction entre l’économie centralisée et l’économie de marché. Malheureusement, nombreux sont les décideurs français (droite et gauche confondues) qui restent persuadés que l’Etat, ses dirigeants et ses hauts fonctionnaires restent capables de choisir les entreprises qui vont engendrer les produits innovants et les emplois de demain. Que les Attali, Piketty et autres Minc se trompent avec une régularité de métronome n’enlève rien de leur présomption fatale. En revanche, détourner les ressources du secteur privé pour en faire des dépenses publiques ne fait qu’augmenter le risque de décisions économiques improductives.

    Toute forme de dépense publique signifie que les groupes de pression s’activent pour s’assurer une part du gâteau. Or le fait de satisfaire des intérêts électoralistes n’est pas pour autant un mécanisme pour identifier les investissements les plus productifs, bien au contraire.

    Des recherches récentes concernant la corrélation entre la croissance et la dépense publique a conclu qu’une augmentation de 10 points des dépenses entraîne une baisse de 0.5 à 1 pour cent de la croissance annuelle. Et cela compte à long terme : la différence entre un taux de croissance annuelle à deux ou trois pour cent revient à doubler le PIB en 24 ou en 36 ans !

    Efficacité de la baisse des impôts

    Augmenter les dépenses publiques aujourd’hui – ce qui signifie une hausse des déficits et de la dette – est un moyen sûr d’aggraver la crise de l’endettement et d’affaiblir la croissance. Quand bien même la gestion de la crise à court terme est une affaire hasardeuse, la recherche peut nous guider. La baisse des impôts est largement plus efficace que la dépense publique pour sortir du marasme actuel.

    Le gouvernement Ayrault, comme tous ses prédécesseurs depuis trois décennies, commet l’erreur d’augmenter d’abord les impôts avant de concéder quelques coupes budgétaires mineures. Depuis 30 ans, l’Etat emprunte et dépense au nom des contribuables. C’est cette politique qui a déclenché la crise actuelle qui est d’abord celle de la dépense publique sauvage et qui nous a laissé un Etat obèse et pourtant constamment affamé. Au lieu de déclarer forfait au nom d’un colbertisme myope, la classe politique française pourrait s’inspirer des pays nordiques qui favorisent l’investissement et l’entreprise, grâce à de vraies réformes structurelles.

    Si nous voulons la croissance, il faudra bien admettre la libéralisation, la baisse des impôts et la décroissance de l’Etat. La troisième voie n’existe pas.

    « Prendre ses désirs pour des réalitésA mourir de rire, Stratégie économique, l'exemple Grec! »
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