• Quand les cons voleront, il y en a un qui sera chef d'escadrille aux côtés de ses amis du système.

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    Christian Millau, nouveau tricard sur Europe 1

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    Chacun se souvient sans doute des Vieux de la vieille, ce trio de sémillants vieillards en butte à l’incompréhension de tout leur village. Gabin, Fresnay et le père tranquille Noël-Noël réunis en récalcitrants farouches aux règles d’un (dés)ordre auquel ils refusent de se plier. L’un maudit le football, l’autre peste contre les autocars, le troisième s’encanaille en désobéissant à un fils tyrannique et, n’en faisant qu’à leur tête, les trois grands-pères donnent une leçon de vie, de liberté, à une jeunesse asphyxiée par son conformisme.

    C’est un peu la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui Christian Millau. Le journaliste et écrivain porte ses 85 ans comme une rose ses pétales, en toute légèreté. Et comme la fleur avant de tomber dans les mains du fleuriste, Monsieur Millau ne s’est pas laissé ôter ses épines.

    Il faut le lire et l’entendre pour apprécier une véritable liberté de ton. Cet homme d’esprit a connu une époque où le verbe un peu hardi ne conduisait pas systématiquement à l’amende, et il en a gardé les usages. Il ne torture pas sa conscience pour un bon mot, et par son insolence, il représente cet esprit authentiquement français en voie de disparition.

    Mais voilà, son sens de l’humour n’est pas apprécié de tous, et plus qu’à une saine critique qui ne saurait être condamnée, les libertés que prend Christian Millau se heurtent à un obstacle bien plus redoutable : la censure.

    C’est ainsi que, pour quelques gauloiseries publiées dans son Dictionnaire d’un peu tout et n’importe quoi, Christian Millau s’est vu interdire d’antenne sur Europe 1 par un haut-commissaire au bon goût nommé Guy Birenbaum. La pratique est devenue trop commune pour s’en étonner : on annule l’invitation au dernier moment en lâchant les mots magiques (ici : homophobie et racisme) sans, bien sûr, les étayer d’exemples concrets, et on flatte son gros ego dans un rôle de sentinelle des bonnes âmes, ami du peuple et des mœurs autorisées.

    Défendre Christian Millau semble toutefois inutile, son parcours d’honnête homme – fidèle à ses amis et à ses idées – n’est pas à prouver, et l’écrivain n’a du reste besoin de personne pour ferrailler à sa place. Il s’est même fendu d’un droit de réponse qui vaut bien une déculottée, car non content d’assumer ses écrits à la virgule près et de ne présenter aucune excuse, Monsieur Millau s’amuse à jouer le jeu de dupes de son délateur.

    En vieux de la vieille plein de panache, l’écrivain octogénaire donne ainsi une leçon de liberté dont nous – ses cadets – avons oublié la signification exacte, détournés que nous sommes, comme l’écrivait Bernanos, par des revendications égalitaristes qui nous feront bientôt nous contenter de sa plus pauvre expression. Tous égaux devant le droit de fermer sa gueule ?

    Tous, exceptés les derniers représentants d’un monde oublié des uns, et haï des autres.

    Merci de nous rappeler son existence, Monsieur Millau.

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