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Droitophobie

À chaque phobie en correspond une opposée, mais seule l’une des deux serait légitime : l’homophobie mais pas l’hétérophobie ; l’islamophobie mais pas la kouffarophobie ;  la négrophobie mais pas le racisme anti-blanc ; l’antisémitisme mais pas la goyophobie ; etc. Pour résumer, la droitophobie est autorisée, et même subventionnée, alors que la gauchophobie est interdite et même condamnée.

Notre pays est passé maître dans l’invention d’une nouvelle phobie tous les ans. Voici quelques années, l’islamophobie est apparue pour criminaliser et interdire toute critique de l’islam. Plus récemment, c’est l’homophobie qu’on a sorti du chapeau pour interdire toute critique des droits toujours plus élargis des homosexuels. Et à chaque fois, naturellement, ces nouvelles phobies sont accompagnées sinon de lois limitant la liberté d’expression, du moins d’intimidations médiatiques et politiques qui font passer tout islamophobe ou homophobe pour un adorateur d’Hitler et de Staline réunis.

Le plus ironique, sans doute, dans cette histoire de phobies, c’est que l’islam est homophobe, et les homosexuels sont très souvent islamophobes, comme l’avait illustré l’affaire du match de foot entre une équipe musulmane et une équipe homosexuelle. Comme disait Desproges : “Pendant la 2ème Guerre Mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l’égard des nazis. Il est vrai que les Allemands de leur côté, ne cachaient pas une certaine antipathie à l’égard des juifs.” Sans qu’on sache vraiment pourquoi, l’islamophobie et l’homophobie seraient le comble du mal, mais l’hérétophobie et la kouffarophobie (haine du non-musulman) seraient inexistantes, à un point tel que les mots n’existent même pas. Par plus que goyophobie (haine du non-juif), blancophobie (même si le racisme anti-blanc a eu son quart d’heure de gloire récemment), etc. Phobie signifie “avoir peur de”. Il est donc interdit d’avoir peur de l’islam, ou des homosexuels. Interdire la peur, il fallait y penser. Au moment où tous les médias jouent sur les peurs et font monter le FN, ils interdisent d’avoir peur. Schizophrénique.

Tous les moyens sont bons dans ce pays pour diaboliser la droite et pour faire de la gauche le camp du bien. Étant entendu qu’à droite se classe tout ce qui est contre les droits des minorités, et tout ce qui est contre le socialisme en général. Ainsi, vous ne trouverez jamais sous la plume d’un journaliste des grands médias un terme comme libéralophobie. Or, même si ce terme est affreux, il désignerait une réalité bien plus concrète, tangible et généralisée que l’homophobie et l’islamophobie. Oui mais voilà, le libéralisme est le mal incarné, il est contre l’État obèse donc de facto rattaché à la droite, donc il est un devoir de le haïr et d’en avoir peur. Si vous n’êtes pas libéralophobe, c’est donc que vous êtes ultra-libéral, et ça, ce n’est pas bien.

Evidemment, tout cela n’est que verbiage du niveau cour d’école. Mais ça marche, grâce à un système de propagande extrêmement bien rôdé (télévision + radio + presse + Education nationale + Université), et renforcé par le fait que la prétendue droite ne fait absolument rien pour lutter contre ce virus mental (pour ne pas employer une autre expression chère à feu Louis Pauwels). Sarkozy a peut-être perdu la dernière présidentielle en déclarant qu’il excluait Vanneste de l’UMP, et en le qualifiant d’homophobe, employant ainsi un vocable de gauche. Sarkozy dira même au micro de France Inter : “Je hais l’homophobie”. La haine peut se revendiquer, doit se revendiquer, quand il s’agit de condamner une peur identifiable à droite… Or rien ne peut justifier la haine, croyais-je innocemment. Je me trompais lourdement.

La gauche a gagné par forfait de la droite, et l’on peut parler de forfaiture de cette droite qui n’en a plus que le nom. Elle mérite d’avoir perdu les élections, mais la France méritait autre chose, assurément. Qui osera dénoncer la droitophobie et la comparer à l’homophobie ?