• Tu avances ou tu recules?

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/reniements-retouches-et-reculs-hollande-a-l-epreuve-de-ses-promesses_1158046.html

    Reniements, retouches et reculs: Hollande à l'épreuve de ses promesses

    Les récentes révélations sur de possibles retouches de la taxe à 75% éclairent d'autres reculs de François Hollande quant à ses promesses de campagne. L'Express fait le bilan. 

    Reniements, retouches et reculs: Hollande à l'épreuve de ses promesses

    François Hollande doit désormais concilier impératifs politiques et respect de ses promesses de campagne. Pas simple.

    Les engagements oubliés

    Obligation d'équilibrer les comptes, découverte des rapports de force européens, nécessité de ménager certaines catégories de Français, autant de raisons qui expliquent l'abandon de certaines mesures contenues dans le programme du candidat Hollande. Même si rien ne dit que ces promesses ne remonteront pas à la surface dans plusieurs mois. C'est le cas, par exemple, du doublement du plafond du livret A. Fin août, Jean-Marc Ayrault comme Pierre Moscovici n'ont annoncé qu'une double hausse de 25%: le première dès cette rentrée, la seconde à la fin de l'année. Le reste pourrait être décrété sur le quinquennat "en fonction des besoins".  

    De la même façon, l'idée que les policiers délivrent des récépissés à toute personne ayant subi un contrôle d'identité semble avoir vécu. Dès le mois de juin, Manuel Valls disait ne rien vouloir "imposer" aux policiers. L'exécutif ne l'a jamais contredit. Ce dispositif faisait partie du projet PS mais avait été contesté par une partie des socialistes. 

    Deux autres promesses ont été oubliées par le nouveau président, et ce de manière définitive. Le blocage des prix de l'essence a été remplacé par une baisse maximale de six centimes d'euros par litre de carburant. Quant à la renégociation du traité européen, elle s'est transformée en annexe consacrée à la croissance. Le texte en lui-même est la version approuvée par Nicolas Sarkozy. La droite ne manquera pas de le rappeler au moment de l'examen parlementaire du traité début octobre. 

    Les engagements en plein flou

    Une parole (malheureuse ?) d'un ministre ou justement le pesant silence entretenu par tout le gouvernement suffisent à faire comprendre que certaines priorités de campagne ne le sont plus aujourd'hui. Le droit de vote des étrangers aux élections locales, par exemple, n'apparaît pas dans le long document décrivant les six prochains mois d'action gouvernementale diffusé fin août. L'exécutif est en fait bien embarrassé. Sans majorité des 3/5 au Parlement, impossible d'adopter cette réforme au Congrès. Il faudrait alors convoquer un referendum. Trop risqué.  

    Dans son programme, François Hollande promettait également le doublement des centres éducatifs fermés "en les portant à 80 durant son quinquennat". Evidemment, il est impossible, pour le moment, de savoir si l'engagement sera tenu d'ici 2017, mais un entretien de Christiane Taubira, ministre de la Justice, accordé à Libération, a semé le trouble cet été. Elle y déclarait avoir stoppé la création de 18 établissements supplémentaires, héritage de la précédente majorité. Ni Jean-Marc Ayrault, ni François Hollande ne sont revenus sur cette déclaration.  

    Enfin, deux promesses sont en suspens. La première: "Je romprai avec la Françafrique." Pour l'heure, aucun incident majeur, mais les ONG sont prudentes et vigilantes. La visite du président gabonais Ali Bongo en juillet les a agacées. La vraie-fausse visite d'une délégation du même pays à l'université d'été de La Rochelle les a intriguées. Seconde promesse: "Je mettrai en place la sécurisation des parcours professionnels." A ce sujet, rien de décidé, mais le mot "flexibilité" ne semble plus tabou. A l'issue de la visite de Jean-Marc Ayrault à l'université d'été du Medef, Laurence Parisot s'est félicitée en ces termes: "Il n'a pas prononcé le mot de flexibilité mais je pense qu'il a néanmoins entendu puisqu'il a intégré la notion d'adaptation." 

    Les engagements menacés de disparition

    Les arbitrages ne sont pas rendus, mais les premières infos parues dans la presse laissent présager de sérieux coups de canif dans le programme. En janvier 2012, le candidat Hollande écrivait: "Je mettrai en place trois taux d'imposition différents : 35% pour les grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites." Ce jeudi, Le Figaro révélait que le gouvernement songerait à abandonner une telle modulation dans le budget 2013. 

    Plus retentissante encore est la révélation par Le Figaro (encore) et Les Echos d'importants reculs sur la taxe à 75%. L'idée de sur-taxer les revenus supérieurs à un million d'euros par an avait agité la campagne et constitue un des marqueurs du "hollandisme". La réduire à peau de chagrin serait un très mauvais signal envoyé aux Français. Pierre Moscovici s'est ainsi empressé de déclarer que la promesse serait "strictement respectée".  

    Enfin, Bercy aurait l'intention de ne pas supprimer la non-indexation de l'impôt sur le revenu sur l'inflation décidée par le gouvernement Fillon, contrairement à un engagement pris lors de la campagne présidentielle dans un entretien à L'Express. Si Le Figaro, Les Echos et L'Express ont vu juste, la grande réforme fiscale risque de faire pschiit.  

    Beaucoup de promesses tenues tout de même

    Il ne faut pas oublier qu'à côté de ces reculs, de nombreuses promesses de campagne ont déjà été remplies. Parmi elles, on citera la suppression du bouclier fiscal, la baisse des salaires de l'exécutif, le retour de la possibilité de partir en retraite à 60 ans, l'encadrement des loyers et des dépassements d'horaires, la lutte contre la vie chère dans les Dom-Tom,... 

    « Draghi devient une menace pour les contribuables européens.Chômage, les cataplasmes du PS sur une jambe en bois! »
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