La pauvre favorite de Wall Street court décidément de déboire en déboire. La voilà à nouveau doublée dans les sondages par Trump — mais il faut dire que les enquêtes sur le pouce qui lui prédisaient une confortable avance à l’issue d’un Comité national démocrate pourtant calamiteux sentaient bon la manip de bas étage. Et Sanders, son adversaire malheureux de la primaire, a prudemment préféré se mettre sur la touche de la campagne.

Pire encore, le FBI et la justice américaine ont beau tout faire pour enterrer l’affaire des mails inopportuns, les “leaks” n’en finissent plus de révéler la duplicité grossière d’Hillary Clinton et l’incompétence crasse de son équipe en matière de sécurité informatique, sinon en politique tout court. Et Julian Assange promet une nouvelle volée de révélations assassines sur les indélicatesses de la dame juste avant sa dernière confrontation télévisée prévue avec son concurrent républicain.

Savez-vous ce que la diva va-t-en-guerre a trouvé comme excuse ? Si elle perd la présidentielle US, ce sera à cause de Poutine ! C’est la très sérieuse agence Bloomberg qui vient de rapporter très sérieusement cette inénarrable blague.

Non content d’avoir annexé la Crimée, occupé l’Ukraine orientale, foutu la pâtée aux “opposants modérés” d’Al-Nosra et sauvé la mise à l’infâme tyran syrien soutenu par Washington, le diabolique président russe se serait donc mis en tête d’envahir l’Amérique soi-même en hackant le système politique américain, en sapant la confiance des électeurs US, en désinformant sournoisement les naïfs médias d’outre-Atlantique.

« Nous devons être doublement vigilants pour protéger notre système électoral à tous les niveaux et nous devons dire clairement que nous n’avons pas l’intention de laisser quiconque interférer dans les décisions du peuple américain » (Hillary Clinton, 5 septembre 2016).

Même notre Hollande national va avoir du mal, en 2017, à nous pondre des éléments de langage aussi cons.